Mesures de relance et plan d’émergence pour le secteur du textile et habillement

Le Ministère de l’Industrie et du Commerce a organisé le 13 juin 2017 au siège de la Technopole Textile de Monastir une journée d’information, ayant pour le thème «Le secteur du textile et habillement : mesures de relance et plan d’émergence», présidée par S.E Zied Ladhari, Ministre de l’Industrie et du Commerce, ceci en présence notamment de Mr. Le Gouverneur de Monastir Mr Adel Khabthani, Mr le Coordinateur National du Projet COM-TEXHA (présentation disponible au Secrétariat de notre Chambre), Mr Nacer Bouyahia, Mr le Représentant du Ministère de l’Industrie et du Commerce, Mr Hamed Ben Rebah, et et le  DG CETTEX, Mr Samir Haouet. Cette manifestation avait principalement pour objectif d’annoncer les mesures de relance et le plan d’émergence du secteur, qui permettront aux entreprises tunisiennes de développer leurs activités.

Mr. Le Ministre de l’Industrie et du Commerce, a annoncé et présenté les 23 mesures urgentes au profit des secteurs textile/habillement et du cuir et chaussures, couvrant les aspects financiers, l’impulsion de l’investissement, le développement du produit local et le renforcement de la formation, (très attendues et recueillant une grande satisfaction de la part des Sociétés présentes nationales et internationales, résidentes et non résidentes…) Notre Chambre a été représentée par son Secrétaire Général Mr  M. Goaied.

Mesures de relance et d’appui

1/ Financement

  • Restructuration des dettes des entreprises opérant dans les secteurs textile-habillement et cuir-chaussures (300 millions de dinars actuellement) auprès de la CNSS, et ce, en optant pour un nouveau rééchelonnement sur 7 ans dont une année de franchise ainsi que l’exonération des intérêts accumulés.
  • Restructuration des dettes de ces entreprises auprès de l’Administration Fiscale avec un nouveau rééchelonnement sur 6 ans dont une année de franchise.
  • Pour les entreprises implantées dans les zones de développement régional, l’Etat couvre les charges fiscales pour certaines entreprises et octroie des primes d’investissement pour certaines autres.
  • Création d’une ligne de financement de plus de 200 millions de dinars, dont le tiers (+ 70 MDT) sera consacré aux entreprises de ces deux secteurs qui connaissent des difficultés économiques exceptionnelles. Ainsi, plus de 10 MDT seront consacrés à la SOTUGAR pour encourager les exportations, tout en misant sur l’assouplissement des conditions d’éligibilité.

 

2/ Formation professionnelle 

  • Encourager les jeunes en créant de nouvelles spécialités dans ces secteurs tout en bénéficiant de bourses.
  • Le bassin d’emploi de Kasserine souffre du manque de la main d’œuvre qualifiée, exigeant le renforcement spécifique du centre de formation de cette région.
  • Les entreprises bénéficieront du droit de tri individuel du système de formation professionnelle.
  • Révision du cahier de charges de la formation professionnelle, notamment du mécanisme de tri collectif pour les entreprises totalement exportatrices.
  • Les deux centres techniques nationaux bénéficieront pour une période exceptionnelle d’une coopération avec les autres structures publiques afin d’impulser la formation.

 

3/ Impulser l’investissement  

  • Consacrer des financements additionnels de 2 millions de dinars au profit de l’APII, dédiés à la promotion des deux secteurs aux niveaux local et international.
  • Réalisation du projet de la station d’assainissement collectif pour le pôle de développement à Monastir dont les travaux seront entamés prochainement
  • Consacrer des financements additionnels au profit du CEPEX pour promouvoir les exportations dans ces deux secteurs et développer le potentiel notamment dans les marchés prometteurs (Allemagne, Espagne, Italie, Russie…)
  • Accès aux guichets de banques pendant les week-ends pour faciliter les opérations d’export, et ce, en collaboration avec la BCT.
  • Collecte des informations concernant les appels d’offres internationaux en collaboration avec les ambassades tunisiennes à l’étranger.
  • Ne plus exiger les visas d’embarquement pour les entreprises exportatrices.
  • Renforcement du mécanisme SOS Export de la Douane auprès du CEPEX via les ressources financières et humaines nécessaires pour intervenir immédiatement dans la résolution des problèmes liés aux deux secteurs.
  • Encourager les opérateurs spécialisés dans les pantalons jeans pour accéder aux marchés américains et algériens.
  • Les entreprises qui exportent 30% de leur production bénéficieront soit du paiement de TVA sur les matières premières ou du paiement de TVA sur les produits finis.

 

4/ développement du marché local

  • Encourager les acheteurs publics à l’approvisionnement en produits tunisiens. Et en cas de besoin de produits internationaux, l’entreprise étrangère doit faire appel à hauteur de 50% de son marché à des entreprises locales.
  • Appliquer la loi sur les produits de la fripe en cuir et des chaussures, soit en les exportant de nouveau ou en les détruisant.
  • Les entreprises de franchise opérant en Tunisie sont appelées à produire une partie de leur production en Tunisie et opter pour des prestations de services locaux.
  • A noter qu’à travers cette liste de mesures exceptionnelles, le gouvernement est en phase d’élaborer (juin – décembre 2017) une stratégie nationale, et ce, en collaboration avec 80 participants (experts, universitaires, professionnels…), tout en mobilisant deux sources de financement en partenariat avec l’IFC – Banque Mondiale et le projet COM TEXHA Suisse.

 

Rappelons que les problématiques du secteur ont été à l’ordre du jour de plusieurs actions de notre chambre et ont été soulevées lors de nos divers déjeuners-débats. La chambre se rejouit de ces mesures importantes qui seront certainement évoqués lors de notre prochain déjeuner débat prévu le 28/09/2017.